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Archive for the ‘La Grumch et Daisy’ Category

Hors-série ~ Une aventure de la Grumch et Pinocchio

Avant de s’entraîner aux 110 mètres haies chaque soir avec Daisy, la Grumch1 eut d’autres animaux domestiques sous son commandement.

Hier, le rongeur masqué.
La famille H. est partie en vacances du côté de Montpellier, mais n’ayant pas le cœur d’abandonner leur lapin nain2 au détour d’une route, une laisse au cou (comme le font de courageux citoyens), elle décide de le fourguer à la Grumch, le temps de flâner en Hérault.
Sous son air fripon, Pinocchio pue du bec, grignote tout objet dont il pourrait se faire les dents, est un redoutable escaladeur et se camoufle allègrement parmi les peluches hippopotames de la Grumch. L’erreur fut de lui laisser le salon aussi libre qu’un espace Schengen.
Elle ne le sut qu’après-coup.
Quand elle découvrit le petit livre « Toi et moi » de Paul Géraldy3 outrageusement entamé dans son cuir, son sang ne fit qu’un tour. Il nécessita un empire de soi-même repoussé à ses ultimes frontières pour que Pinocchio ne connût pas un destin élaboré de girolles à la solognotte.
Bisquant, rageant, la Grumch rendit prestement le vandale léporidé, grommelant des sons sans queue ni tête.

1 : Inspira le personnage de Looping de la série Agence tous risques.
2 : Son nom vient de son nez qui remuait tout le temps.
3 : « Si je t’aimais et si t[u m’aimais,] comme je t’aimerais ! » Les crochets indiquent la partie grignotée sur la page de garde.

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Hors-série ~ Une aventure de la Grumch et Pitchoun

Avant de courir le semi-marathon chaque soir avec Daisy, la Grumch* eut d’autres animaux domestiques sous sa gouverne.

Hier, la torture en plein air.
Pitchoun, beau chien affectueux au poil long blanc et caramel, de taille moyenne, issu d’un cocktail canin étrange, longe le trottoir d’en face de la résidence de sa maîtresse, qu’il vient de sortir, et furète une allée de garage proche, quand soudain :
« Kaï !! »
Le pauvre, de sa truffe humide, vient de recevoir une châtaigne mémorable, car un fil électrique posé à même le sol marque l’allée. La Grumch, outrée, flairant une mise en danger d’autrui et des chiens renifleurs, interpelle Mme C. sur l’illégalité d’un tel dispositif d’intimidation de violation de propriété.
« Vous gardez quoi dans votre enclos ? Des vaches, peut-être ? Ou c’est juste votre famille ? »
Si elle ne l’a pas dit, elle l’a pensé très fort. La bonne femme a compris le message.
Une semaine plus tard, la Grumch se voit houspiller par M. C., le mari, le véritable fautif, étalant sa mauvaise foi :
« Dites donc ! J’ai reçu une lettre de la mairie ! Qu’est-ce que c’est que ces manières ? Vous auriez mieux fait de m’en parler ! Et je vous interdis de venir fureter chez moi et de me balancer ! »
Pour un peu, on la traitait de collabo !
« Primo, j’ai fait part à votre femme de la dangerosité d’avoir un fil électrique posé sur le trottoir. Vous êtes encore son mari, non ? Elle n’a pas encore quitté la maison, non ? Secundo, je parle d’abord avec les gens concernés s’il y a un problème, ensuite je vais plus haut si ça dure trop. Capish ? Alors je vous interdis de m’accuser à tort, car je n’ai rien fait ! Non mais ! »
Le malotru se détourne en bougonnant.
La Grumch saura plus tard qu’il s’agissait de sa voisine de gauche qui, ayant vu la scène du toutou foudroyé, s’était tout de go précipité à la mairie. Voyant que l’on s’occupait de ses affaires sans son consentement, la Grumch bouillit intérieurement, en lâchant de temps à autre des mots incongrus à voix haute.

* doublait Clint Eastwood dans L’Inspecteur Harry

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Une aventure de la Grumch et Daisy #9

8 septembre 2008 3 commentaires

Comme tous les soirs, la Grumch* patrouille dans les rues de Pleug’** avec Daisy, son corniaud mi-griffon mi-poisson pané (je vous mets au défi d’y trouver une arête).

Aujourd’hui, l’évadée belle.
Marine, jeune demoiselle de sept ans, voisine estivale à l’Île-Tudy, adore accompagner la Grumch et Daisy dans leurs périples. Immense privilège qui lui est accordée : elle peut tenir Daisy en laisse. La Grumch la couve d’un œil averti mais bienveillant.
La chienne, de par son sang griffon, tout excitée par l’odeur du gibier qui foisonne dans la végétation environnante, brutalise la petite fille en exerçant une forte pression sur la laisse.
« Une fois, Daisy et moi avons vu un chevreuil dans les bois. Tu vois qui est Bambi ? Eh bien c’est le même. Et le même soir, un renard nous est passés devant, comme ça, tranquillement, en trottant, à vingt mètres devant nous ! J’ai raté une belle photo. »
« Dans Bambi, celui qui m’fait rigoler, c’est Pan-Pan ! »
Attentive à ce que la Grumch raconte, Marine détend un peu l’emprise sur la anse ; débusquant un lapin, Daisy bondit soudain après lui ; la petite lâche un cri et la laisse.
La chienne a poursuivi sa proie dans les ajoncs accrochés à la dune, et Marine, les poings recroquevillés sur la poitrine s’immobilise face aux fleurs jaune d’or serties de piquants redoutables. Au regard suppliant la Grumch rassure :
« Ce n’est pas grave, nous allons la retrouver. Daisy ! Reviens ici tout d’suite !… Écoute, on l’entend fouiner. Par là ! »
La laisse s’est prise autour des troncs des arbustes touffus, dans la chasse effrénée de Daisy. La Grumch la ramène à elle et la gronde (« Vilaine fille ! »), et console Marine, qui restait silencieuse ; la gamine rassérénée ne tarde pas à retrouver sa joie enfantine.
Et c’est pourquoi, depuis cette promenade, mon aïeule rumine de moins en moins dans le vide.

* interprète le rôle de la Mamm Gozh dans « Bienvenue chez les Breizhoù »
** est mutée à l’Île-Tudy en été

Kenavo ar wech all !

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Une aventure de la Grumch et Daisy #8

Comme tous les soirs, la Grumch* déambule avec Daisy, son dingo mi-griffon mi-hot dog (avis aux Chinois).

Aujourd’hui, le fou du volant.
Daisy assise et apeurée à l’arrière de la Renault 5, la Grumch tourne les clés ; l’antiquité (les tests au carbone 14 n’ont rien donné) crache ses gaz éruptifs en tonnant et toussant, puis démarre.
Les bourlingueuses s’engagent en direction de Pont-l’Abbé, et pour ce faire, empruntent une des deux voies à circulation alternée pour sortir de Pleug’ ; la Grumch a la priorité et le vent dans le dos : tout va bien.
A mi-chemin dans la voie rétrécie se détache en face un véhicule dépassant allégrement la vitesse autorisée en ville, et qui s’engage aussi, comme si de rien n’était, dans la voie à circulation alternée ! Le sang de la Grumch ne fait qu’un tour et demi : elle braque le volant et se gare autant que faire se peut sur une place de stationnement, sur le bas-côté de la route.
L’énergumène, un d’jeun’s à lunettes de soleil, fonce sans un signe et fracasse un rétroviseur !
Folle de rage, la Grumch, par-dessus les plaintes de Daisy, rouspète :
« Chenapan ! Torr-penn ! En**lé ! »
Et c’est pourquoi, depuis, elle rumine dans le vide.

* prête sa voix à Françoise Laborde
** cu

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Une aventure de la Grumch et Daisy #7

Comme tous les soirs, la Grumch* rôde avec Daisy, son pokemon mi-griffon mi-cafard (des poils sur de la chitine).

Aujourd’hui, la séance photo.
« Oh ! J’ai une bonne idée ! Je vais mettre une photo de Daisy sur mon blog, pour en faire profiter mes copinautes ! »
Elle farfouille dans son débarras à la recherche de son appareil photo numérique, estampillée « Bonne Affaire Lidl » du mois de mars.
« Daisy ! Viens là ! » fait-elle, mais alors que la chienne trottine vers sa maîtresse, cette dernière appuie par inadvertance sur le bouton d’enclenchement, et le flash qui s’en suit fait couiner Daisy (la pauvre bête déteste le bruit et la lumière des feux d’artifice), qui part se cacher.
« Daisy ! Reviens ! Faut faire une photo pour les copinautes ! »
Elle réussit finalement à la coincer, toute tremblante, après une course-poursuite infernale, mais s’aperçoit en manipulant le bidule qu’entre-temps les piles se sont déchargées.
Et c’est pourquoi, depuis, en tapotant ses articles, elle rumine dans le vide.

*n’a pas les yeux d’une Gorgone, mais ça s’en approche

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Une aventure de la Grumch et Daisy #6

Comme tous les soirs, la Grumch* gambade avec Daisy, sa baudruche mi-griffon mi-caméléon (vous verriez ses yeux torves ! Brrr…).

Aujourd’hui, le chat de la voisine.
« Wouah ! Wouah ! Grrr… Wouah ! »
« Daisy ! Tais-toi ! assène la Grumch. J’parie que c’est encore le chat de la voisine… »
Elle sort sur le balcon, d’où Daisy la vigie aboie dès d’un intrus de type félin ose montrer le bout de ses moustaches.
« Mais faisez donc taire votre chien ! » se fait-elle soudain apostropher en si bon français.
« Comment qu’elle me cause ! » pense-t-elle abasourdie. Puis enchaîne à voix haute : « Oh, vous ! Ramassez votre loustic, pour éviter qu’elle aboie ! Et surtout pour qu’il ne pisse plus sur mon aneth et mon persil ! » éructe-elle, presque rouge pivoine.
« Ah ! ça reste encore à prouver ! Il y a bien d’autres chats dans le quartier qui aime traverser votre jardin… » dit la bonne femme mielleusement, avant de plier vite les voiles.
La Grumch ramène Daisy dans le salon en claquant la porte-fenêtre. Et c’est pourquoi, depuis, elle rumine dans le vide.

* aucune parentée avec les Gremlins

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Une aventure de la Grumch et Daisy #5

9 août 2008 2 commentaires

Comme tous les soirs, la Grumch* vadrouille avec Daisy, son animal de compagnie mi-griffon mi-dreadlock (« On pourrait p’tète s’en faire un p’tit, hein ? »**).

Aujourd’hui, le rorqual bleu.
Daisy grattait la terre pour recouvrir sa production quotidienne quand, impatiente, la Grumch tira sur la laisse.
« Allez, ma fille, c’est tassé, on y va ! »
Tous les étés la Grumch s’installe à l’Île-Tudy, sur un terrain, survivant dans sa caravane. Alors qu’elle marche le long du chemin côtier, surplombant la plage du Treustel, elle remarque en contrebas un attroupement, irrégulier car trop nombreux à cette heure.
« Encore des jeunes qui picolent ! »
Elle s’approche néanmoins, car pour des branleurs alcooliques, ils ont une drôle de posture : ils sont tous debout, immobiles, n’ont pas allumé de feu et regardent au large.
« Excusez-moi mademoiselle, que se passe-t-il ? »
« Le bateau là-bas a remorqué une baleine qui s’était échouée ! »
« Une baleine ?! »
La jeune fille acquiesca. Abasourdie par la nouvelle, puis de plus en plus déçue d’avoir raté l’énorme bestiau des mers (ce qui ne l’empêchera pas d’avertir son petit-fils), elle bougonne, un peu mauvaise :
« C’est assez, Daisy ! Nous rentrons ! »
Et c’est pourquoi, depuis, elle rumine dans le vide.

* surnom n’ayant rien à voir avec Les Simpson
** source : Les tontons flingueurs

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Une aventure de la Grumch et Daisy #4

Comme tous les soirs, la Grumch* parade avec Daisy, son sac en peau de chien ambulant mi-griffon mi-popcorn (test ADN en cours).

Aujourd’hui, la toilette.
La sonnerie de la porte d’entrée tinte. Jordan** se lève quand une seconde fois, la sonnerie retentit.
« Il n’y a qu’une seule personne qui ose le faire, et c’est… »
Un chien tondu, retenu en laisse, bondit sur lui tandis qu’il embrasse sa Grumch. Devant l’étonnement de la transformation du tapis de bain en animal, elle se lance dans le détail de la coupe.
« Ouiii ! Elle est passée chez la coiffeuse ! Alors elle lui a trouvée deux puces, mais avant d’y aller j’avais regardé et trouvé qu’une seule, et morte. Son collier anti-nuisibles est très efficace ! »
La confusion s’installe lorsqu’elle essaie de faire localiser la boutique de toilettage.
« J’ai une amie qui m’a demandé si j’étais restée près d’elle. J’lui ai dit que non. Mais tu sais pourquoi [elle m’a demandé ça] ? Parce qu’il y a certains toiletteurs qui piquent les chiens pour qu’ils restent plus tranquilles… Alors j’ai regardé dans le cou et j’ai trouvé une trace rouge, mais ça doit être le collier… »
Jordan lui fait remarquer qu’une tique s’évade discrètement de l’arrière du chien, allongé sur le carrelage. Aussitôt, un talon s’abat sur l’insecte, qui résiste malgré les assauts. Collée à la chaussure après vérification, c’est probablement la tique qui, depuis, rumine dans le vide.

* surnom peut-être dû à une onomatopée
** prénom d’emprunt

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Une aventure de la Grumch et Daisy #3

28 juin 2008 1 commentaire

Comme tous les soirs, la Grumch* traîne Daisy, son canidé mi-griffon mi-cochon grillé (allez savoir).

Aujourd’hui, la grosse commission.
Son petit-fils Yann**, de visite chez son aïeule bien-aimée pour un pillage livresque, se fait raccompagner à l’occasion d’un détour opportuniste de promenade. Certains sacrifices doivent être exécutés sans lâcher un cri.
« Oh oui, ma belle, hein ! On est pressée ? »
La bestiole tire comme une brute sur la laisse, et renifle à tout va.
Le supplice se prolonge, l’école publique est néanmoins en vue, dernière étape avant délestage.
Sans couiner gare, la chienne prend une pose pour le moins univoque.
« Vas-y mignonne, on t’attend. »
Ce moment pénible passé, la Grumch sort un petit sac.
« J’en ai toujours un sur moi. Y en a pas beaucoup qui font pareil que moi, ici. C’est lamentable. »
La fraîche emballée, elle se dirige vers la grande poubelle de la cantine de l’école ; l’ouvre. Un bruit mât s’en élève lorsque la chute est effective.
Devant les vertes saillies de son descendant, elle fait tout de même profil bas. Et c’est pourquoi, depuis, elle rumine dans le vide.

* non, ce n’est pas breton
** prénom d’emprunt

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Une aventure de la Grumch et Daisy #2

18 juin 2008 3 commentaires

Comme tous les soirs, la Grumch* trimballe Daisy, son ventre sur pattes mi-griffon mi-clown de cirque (y’a des chances).

Aujourd’hui, les forains.
La Grumch emprunte la garenne derrière le parking du supermarché de la commune. Tout à coup, elle enfonce sa chaussure dans un objet mou et odorant.
« Sacré bon Dieu ! » hurle-t-elle, entre autres jurons. A l’aide d’un bâtonnet, elle décolle les grosses incrustations méphitiques.
Bougonnant toujours, elle continue son chemin lorsqu’elle aperçoit deux formes accroupies dont il n’est pas difficile de deviner la raison de leur posture.
« Sacré bon Dieu ! tempête-elle, excitée du flagrant délit. Z’avez pas honte de ch**r comme ça sur la voie publique ? Savez p’t’ète pas lire le panneau à l’entrée du chemin ? »
« Ben, euh, dit l’un, coupé en plein élan, ajustant son froc. On a l’habitude de faire ça comme ça, nous, M’dame. Dans la nature quoi. »
« Eh ben moi j’ai pas l’habitude de marcher d’dans, alors vous me f’rez l’plaisir d’déguerpir ! »
« Vas-y, qu’esse-tu veux, la vieille ! »
Suite à de menus échanges infructueux, les protagonistes se séparent. Et c’est pourquoi, depuis, elle rumine dans le vide.

* déformation délictueuse de grand-mère
** ie

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